Sur quelles bases les jeunes entrepreneurs peuvent-ils choisir leur incubateur en vue de se développer à l’international ? Quelles sont les principales initiatives que peuvent prendre les incubateurs pour favoriser l’internationalisation ? Tour d’horizon.
Conseils aux entrepreneurs
Bien choisir son (ses) incubateur(s)
Les entrepreneurs doivent s’assurer que leur choix d’incubateurs soit en phase avec leurs objectifs à l’international et leur profil de start-up : le même incubateur n’apportera pas la même satisfaction à un entrepreneur local ou un entrepreneur international. Il existe en effet différents types d’incubateurs et leur relation à l’international peut varier: certains sont axés sur un métier, d’autres cherchent à réunir les entreprises d’une même région, d’autres encore cherchent à réunir des entreprises qui se positionnent sur un même marché, ou visent un même pays cible.
Pour répondre adéquatement aux besoins de la start-up, l’intégration à plus d’un incubateur peut s’avérer nécessaire. Le choix d’un incubateur devrait également prendre en compte les besoins particuliers d’accompagnement de la start-up, notamment en termes de coaching, d’échange d’informations, de mise en relation ou en réseaux avec des experts, des prospects ou partenaires potentiels.
Utiliser les ressources internationales de son incubateur
Au-delà des aides financières à l’internationalisation, souvent modestes et dont l’efficacité est généralement limitée, les compétences et le réseau apparaissent comme les principales sources d’opportunités internationales mobilisés par les incubateurs.
Les compétences internationales sont le fait des accompagnants, des autres entreprises incubées, des partenaires de l’incubateur et de leurs réseaux respectifs. Le réseau international d’un incubateur est l’ensemble des personnes auxquelles les stakeholders de l’incubateur ont accès: conseils, prestataires, clients, importateurs, centres de recherche, etc.
Cultiver l’état d’esprit réseau
Les échanges et la création de liens entre les membres d’un réseau créent un climat de confiance, ressource rare et indispensable pour une entreprise qui prend son envol hors frontières. Le réseau permet de réduire les coûts et les risques d’une start-up qui se lance en affaires. Pour la start-up, il agit comme un accélérateur d’autant plus efficace dans sa montée en volume que lorsqu’elle étend son activité à l’international.
Mais bénéficier de l’effet de réseau commence par un état d’esprit, un esprit de partage qui implique de penser et jouer collectif plutôt que de façon individuelle, dans les échanges au sein de l’incubateur mais également au-delà. Cela permet aux entrepreneurs de tirer parti de compétences complémentaires aux siennes et d’éviter les erreurs coûteuses qui guettent la plupart des start-ups dans leur effort d’internationalisation.
Prolonger l’état d’esprit réseau au-delà de l’incubateur
L’expérience d’incubation est vécue au stade initial de l’existence d’une entreprise. Aussi, certaines pratiques ou apprentissages qui ont été intégrés au sein de l’incubateur doivent accompagner l’entrepreneur au-delà de cette rampe de lancement.
Pour ainsi pérenniser l’état d’esprit réseau, la startup doit préserver les liens d’affaires établis avec les experts, partenaires et prospects au premier stade mais aussi veiller à sensibiliser tous les nouveaux collaborateurs aux valeurs de partage et à la création de nouveaux liens et réseaux, des pratiques qui doivent devenir une seconde nature ou une coutume au sein de l’entreprise après l’incubation.
Conseils aux incubateurs
Mettre en place des services de développement international
L’internationalisation d’un incubateur ne s’improvise pas. La première étape pour favoriser le développement à l’international des entreprises incubées consiste, pour l’incubateur, à mettre en place des services en lien avec le commerce international, des formations et séances d’information sur le sujet ainsi que des prestations pertinentes pour accompagner les startups dans ce projet.
Recruter des accompagnants au profil international
Le concours d’experts, internes ou externes, en internationalisation de startups ou born global est nécessaire pour favoriser ou accélérer le succès des membres de l’incubateur. Or l’accompagnant joue un rôle critique dans le développement de l’entreprise et de l’entrepreneur.
Selon son profil, l’accompagnant, peut accélérer ou au contraire freiner l’internationalisation, d’où l’importance pour celui-ci d’appréhender les possibilités et potentialités de la startup qui lui est confiée, de comprendre ses aspirations mais aussi ses limites pour l’aiguiller dans sa démarche et la référer, le cas échéant à d’autres intervenants complémentaires ou plus qualifiés pour certains sujets.
Créer un réseau international d’incubateurs
Afin de favoriser sa dimension internationale, l’incubateur peut s’intégrer à un réseau international d’incubateurs. En nouant un partenariat multilatéral avec des incubateurs d’autres pays, il est possible de partager des savoir-faire, de mutualiser des ressources, d’organiser des échanges d’étudiants – entrepreneurs et de développer la culture qui permet le succès à l’international. Des communautés d’incubateurs qui transcendent les frontières comme l’International Business Innovation Association (INBIA) peuvent être explorées.
Développer une culture de l’entrepreneuriat international
Différentes initiatives peuvent favoriser le développement d’une « international entrepreneurship culture » comme l’organisation d’un séjour dans un incubateur étranger, l’accompagnement par les membres des incubateurs internationaux ou le développement d’une plateforme de connaissances et d’échanges. De plus, l’accès à des financements étrangers, le partage des ressources de prototypage et l’organisation d’écoles d’été et de concours d’entrepreneuriat sont autant d’avenues à considérer pour stimuler le développement de cette culture internationale.