Des recommandations issues des travaux de recherche sur l’internationalisation des PME de services de Lasse Torkkel, professeur à l’université de technologie de Lappeenranta (LUT) en Finlande.
Des recommandations issues des travaux de recherche sur l’internationalisation des PME de services de Lasse Torkkeli, professeur à l’université de technologie de Lappeenranta (LUT), en Finlande.
Relever des défis spécifiques
Pour leurs décisions d’internationalisation, les dirigeants des PME de services ne peuvent pas s’appuyer sur les meilleures pratiques apprises des PME industrielles. Les services ne peuvent pas être « exportés » au sens classique du terme et nécessitent des modes d’entrée plus risqués impliquant des investissements directs à l’étranger.
Analyser les risques
La décision de s’internationaliser ne doit être prise qu’après une analyse approfondie des risques. L’orientation entrepreneuriale des PME de services les amène en effet à prendre des risques qui favorisent l’internationalisation. Mais si elles prennent trop de risques, elles peuvent menacer la survie même de l’entreprise.
Développer sa réputation
Le développement de la réputation sur les marchés cibles est aussi un préalable indispensable à l’internationalisation des PME de services. Le rôle de la marque et de la réputation est en effet, pour ce type d’entreprises, d’une importance cruciale.
Préparer des plans d’urgence alternatifs
Les PME de services doivent également développer des plans d’urgence alternatifs afin de se préparer aux chocs externes tels que la pandémie de Covid-19. Il s’agit d’abord de bien identifier la partie la plus critique de ses opérations commerciales, puis de préparer des plans spécifiques en fonction des différents types de chocs externes (pandémie, crise financière, etc.).
Se concentrer sur les compétences et le savoir-faire
L’innovation et l’internationalisation s’appuient sur des types de ressources différents. Ainsi pour le recrutement en vue de l’internationalisation, il faut se concentrer davantage sur les compétences et le savoir-faire des candidats, plutôt que sur leur créativité et leur capacité d’innovation.
S’internationaliser de manière prudente et progressive
Une expansion trop importante ou trop rapide à l’international peut être « un poison » pour la rentabilité des PME de services. A moins de disposer d’importantes ressources, il est recommandé de préférer une stratégie d’internationalisation prudente et progressive, à l’échelle « régionale » (par exemple, en Europe).
Quel est l’impact de la pandémie sur l’internationalisation des PME de services ?
Cet impact a deux facettes bien distinctes : la pandémie est une opportunité pour les services activables par le numérique, et une menace pour les services nécessitant un contact personnel. Pour ces derniers, la survie des entreprises concernées dépend de leur capacité à faire évoluer leur business model, l’objectif étant de s’appuyer sur des services ne nécessitant plus de contact personnel. Par ailleurs, la pandémie a plus particulièrement stimulé certains services, comme la livraison alimentaire.
En outre, les PME de services opérant à l’international sont moins affectées que les entreprises industrielles par les problèmes d’approvisionnement à l’échelle mondiale. Les opérations internationales sont même souvent perçues par les PME de services comme un moyen d’atténuer l’impact des contraintes dues à la pandémie : en adaptant leurs ressources aux évolutions des restrictions dans les différents pays, elles résistent mieux que les PME qui dépendent uniquement de leur marché domestique. Une étude menée en 2020-2021 montre également que les PME de services les plus tournées vers l’international sont moins soumises à la pression exercée par la pandémie pour réaliser des changements internes à l’entreprise.