5 conseils pour aligner innovation et internationalisation.
Comment les PME peuvent-elles construire des synergies entre la dynamique de l’innovation et celle de l’internationalisation ? Voici quelques recommandations managériales issues d’une étude réalisée par Hela Chebbi et Andrew Papadopoulos, professeurs de stratégie et de management international à l’Université du Québec à Montréal.
Développer une politique RH qui favorise le recrutement et la fidélisation d’employés compétents, créatifs et ayant une expérience internationale
Expérience diversifiée à l’international, profil interculturel, degré de créativité, aptitudes relationnelles, capacité à prendre des risques… Autant de critères importants qui doivent être intégrés dans la grille de recrutement des employés. Ces qualités permettent d’acquérir une meilleure connaissance des pays à cibler, facilitent les processus de négociation sur les marchés étrangers, tout en favorisant l’émergence d’initiatives et le développement de collaborations à l’international.
Intégrer les spécificités internationales lors de la conception des innovations
L’internationalisation doit être pensée dès le début, au moment de la conception de l’innovation car l’adaptation ultérieure des produits aux marchés étrangers pourrait s’avérer plus complexe et générer des coûts supplémentaires. Cette intégration des spécificités internationales en amont nécessite la mise en place d’un processus de veille sur les normes, les règles d’homologation, les nouvelles technologies, les besoins clients, la concurrence… Il est également judicieux de valider les nouveaux produits et les nouveaux procédés à l’international, dans une optique d’amélioration continue et de proximité avec les clients et les représentants locaux sur les marchés étrangers. Dans le meilleur des cas, une approche de co-création de nouveaux produits avec les clients pourrait être préconisée. Il est également conseillé de créer des profils types par pays ou région du monde pour personnaliser le produit et le processus de négociation.
Avoir une structure organisationnelle agile et ouverte sur l’international
Nous conseillons de développer des collaborations avec des partenaires stratégiques et d’accentuer la responsabilisation des employés. Le choix d’une structure organisationnelle décentralisée, ouverte et agile, permet d’améliorer la capacité d’acquisition et d’intégration des connaissances issues des marchés étrangers, et favorise les initiatives des équipes en interne. Il est également pertinent de dédier des ressources à la recherche de subventions, ainsi qu’au suivi des clients internationaux.
Développer les capacités marketing pour valoriser l’innovation sur les marchés étrangers
Une fois l’innovation conçue pour l’international, la valorisation de l’offre d’une entreprise sur les marchés étrangers va dépendre en grande partie de sa capacité marketing. Il s’agit de renforcer sa présence dans des salons internationaux, de privilégier les contacts directs avec les clients (surtout pour les premières rencontres), d’investir parallèlement dans le numérique pour développer sa visibilité à l’international (réseaux sociaux, etc.) puis d’entretenir des relations de confiance avec ses représentants locaux. Il peut aussi être indiqué de participer à des concours d’innovation pour obtenir une certaine reconnaissance et conforter son image d’entreprise innovante à l’international.
Utiliser l’international pour développer la capacité d’innovation
Si l’innovation est un moteur pour se déployer sur les marchés étrangers, l’internationalisation joue aussi un rôle dans le développement de la capacité d’innovation de l’entreprise par l’exigence accrue qu’elle impose. Aussi, cette boucle d’externalités positives s’exerce en particulier dans l’innovation de procédés. On constate en effet que les entreprises qui s’internationalisent mettent aussi souvent l’accent sur l’automatisation ou l’industrie 4.0. Une innovation de procédés qui se combine avec l’innovation produit pour renforcer leur présence sur les marchés internationaux.